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Jean Moulin est né à Béziers en 1899, et au cours de ses études ne manifeste pas de vocation particulière "à part son goût inné pour le dessin" (Laure Moulin). Un de ses premiers dessins " La promenade des Anglais " date de 1905.

Grâce à son père, Antoine Moulin, conseiller général, il est attaché au cabinet du préfet en 1917. Il termine ses études de droit et entame une carrière de haut fonctionnaire. 1939 le voit préfet d'Eure-et-Loir à Chartres, où déferlent de nombreux réfugiés. Jean Moulin essaie de résoudre les problèmes essentiels :
ravitaillement, situation sanitaire, trésorerie et administration générale.

Homme d'action ? Certes, mais aussi artiste à la "profonde sensibilité".
Dessins, aquarelles, gravures, dessins humoristiques révèlent sa riche personnalité. Il est amoureux de la vie, sensible à toute souffrance humaine.

Il signait ses oeuvres du pseudonyme de "Romarin" du nom d'un château du Moyen-Age au flanc des Alpilles, qui fût selon la légende, une cour d'amour, à l'ombre des ruines duquel les amoureux se retrouvent chaque nuit.

Déjà Antoine-Emile Moulin soutient activement les artistes qu'ils soient poètes ou écrivains (Mistral, A. Daudet) ou sculpteurs (Injalbert), lui-même a d'ailleurs publié nombre d'écrits journalistiques, poèmes, oeuvres littéraires...

Jean Moulin suit les traces de son père et rencontre Max Jacob dont il emprunte le prénom comme pseudonyme de résistance. Il lit Chateaubriand, Renan, Paul Valéry et se passionne pour Victor Hugo et Albert Camus.

Peintre, il est influencé par la Provence, qui reflète son amour de la nature, de l'évasion, la vie politique et Paris étant à l'origine de ses caricatures, mais c'est la Bretagne qui le marquera le plus, il illustre d'ailleurs les poèmes d'Armor.

A travers son oeuvre artistique, Jean Moulin nous rappelle que, derrière le héros que nous connaissons tous, se cache tout simplement un homme.