Paroles de salarié du BTP
" Chaque conseil est bon à prendre, et ensuite, il faut savoir bien réfléchir. "
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis né en Yougoslavie, en 1979.
Après des études d'ingénierie et d'architecture, j'ai commencé ma vie professionnelle en 2002 par une première expérience en Russie et en Scandinavie, qui a duré 3 ans.
Puis je suis arrivé en France pour ouvrir une entreprise de construction et rénovation avec mon cousin, à qui, au bout de 2 ans, j'ai revendu mes parts.
J'ai retrouvé un emploi pendant 1 an dans un groupe spécialisé dans les piscines puis pendant 6 mois pour une entreprise luxembourgeoise. Je suis actuellement à la recherche d'un emploi, spécialisé dans le gros oeuvre et la construction.
Pourriez-vous travailler dans un autre secteur que le BTP ?
Comme je suis actuellement à la recherche d'un emploi, je ne souhaite pas rester au chômage très longtemps alors je pense à me réorienter.
Je suis d'ailleurs des cours par correspondance de management, et fais un peu de commercial. Ces changements sont des possibilités, mais cela dépendra surtout des propositions qui vont s'offrir à moi prochainement.
Selon vous, quelles sont les qualités principales qu'il faut avoir pour travailler dans le secteur du BTP ?
Tout d'abord, il faut bien faire ses études et savoir séparer la théorie de la pratique.
Le secteur du BTP est un vaste domaine, on ne peut donc pas être à la pointe de la connaissance sur tout, il faut donc savoir communiquer avec les gens, avec les autres professionnels et surtout ne pas hésiter à demander conseil auprès d'une personne sur un chantier, et cela, même si elle a un niveau d'étude ou de fonction inférieur à la vôtre.
Chaque conseil est bon à prendre, et ensuite, il faut savoir bien réfléchir.
Pensez-vous qu'il soit nécessaire de faire de nombreuses formations pour travailler dans ce secteur, ou que la formation la plus efficace est celle de la pratique sur le terrain ?
Selon moi, le terrain est la meilleure école.
En effet, lorsque l'on fait des études, les stages ne sont pas toujours obligatoires et vous vous retrouvez sur le terrain uniquement en connaissant la théorie et sans aucune pratique.
A mon avis, pour connaître son travail, on ne peut l'apprendre que sur le terrain, même si c'est au cours de stages durant vos études, et que ce sont des stages d'observation. Au moins, vous êtes en lien avec des chefs de chantier, avec des professionnels qui peuvent vous conseiller et ainsi éviter les erreurs.
Même si l'on a suivi des grandes études, je pense que c'est bien de commencer par un poste à un plus petit niveau, pour évoluer avec la pratique.
En effet, un jeune diplômé qui se retrouve à la sortie d'école avec des responsabilités importantes peut vite se sentir dépassé par les événements, il peut avoir des difficultés à s'imposer face à des professionnels qui ont beaucoup plus d'expérience.
Dans quel type d'entreprise préférez-vous travailler ? Micro, entreprise familiale, pme ou grand groupe ?
Je préfère sans hésiter travailler dans les grands groupes.
En effet, avec ces entreprises, on travaille sur des grands projets et on reste sur un projet pendant 1 an voir 2 ans. Alors que dans les plus petites entreprises, vous êtes amené à gérer 10 ou 20 petits projets souvent en même temps, il est donc moins évident de s'y consacrer totalement et sérieusement.
Lorsque vous cherchez un emploi, qu'est-ce qui vous motive le plus, l'intérêt du poste ? Les responsabilités ? Le salaire ? La zone géographique ?
Tout d'abord, je m'attache à la spécification du poste, si cela correspond à mes compétences.
Ensuite, il ne faut pas le cacher, je regarde le salaire, même si cela m'arrive de postuler à des offres qui ne sont pas très bien payées par rapport à l'intérêt que le poste peut m'apporter.
En ce qui concerne les offres à l'étranger. Je suis plutôt pour, mais tout dépend des conditions. En effet, au niveau du salaire, il n'y a pas de souci, souvent les offres à l'international proposent une bonne rémunération.
Mais je négocie toujours, pour l'étranger, le logement et une voiture si les chantiers ne sont pas facilement accessibles. En effet, je ne demande pas un logement de grand luxe, mais il n'est pas évident de trouver à se loger, seul, à l'étranger, alors il faut que ce soit prévu lorsque l'on se délocalise.
Pour les grands groupes, ce genre de négociation se fait facilement puisqu'ils ont les moyens. Par contre, cela devient compliqué lorsque c'est une petite entreprise qui fait uniquement un encadrement de chantier, il est plus difficile de tomber sur un accord.