Paroles de salarié du BTP
" Pour moi, l'expérience professionnelle est aussi une expérience de rapport humain. "
Après 10 ans d'expérience dans l'électronique, Christophe Ahodan a décidé de reprendre ses études, à 30 ans, dans la marbrerie de décoration et de luxe.
Etes-vous en recherche d'emploi actuellement ?
Oui, je suis à la recherche d'un emploi depuis le 1er janvier 2009.
Mais ceci est un mal pour un bien : en effet, cette période de creux permet de faire le point et de recibler son parcours mais aussi ses envies professionnelles, même si cette remise en question est loin d'être évidente.
En ce moment, je profite de cette période pour monter un dossier de validation des acquis, mais également pour m'inscrire à une formation par correspondance pour acquérir des connaissances sur le logiciel AutoCad qui devient indispensable pour notre métier.
Quel est le type d'emploi que vous recherchez prioritairement ?
Je recherche prioritairement un poste à responsabilités, me permettant d'encadrer des personnes. En effet, j'aimerais trouver un emploi qui me permettrait d'apporter des conseils et mes connaissances à une équipe.
Avez-vous une idée pour valoriser le secteur du BTP et faire que les futures générations y trouvent une passion ?
A mon avis, c'est une action qui est loin d'être évidente.
En effet, le secteur du BTP est un secteur d'activité très ouvert, où s'est instauré une " Ecole du Bâtiment " qui permet à beaucoup de personnes d'y rentrer et d'apprendre sur le tas.
Il faudra mettre alors l'accent sur les formations théoriques et redonner de l'attractivité au travail manuel. En effet, lorsqu'un jeune commence dans le BTP, on lui demande souvent d'être opérationnel et rentable très rapidement, sous prétexte que ce sont des métiers qui peuvent s'apprendre sur le terrain. Or je pense que les formations et les études doivent être mises en avant et valorisées.
Pensez-vous qu'il soit nécessaire de faire de nombreuses formations pour travailler dans ce secteur, ou que la formation la plus efficace est celle de la pratique sur le terrain ?
Je pense que les deux méthodes de formations sont nécessaires.
C'est pour cela que, selon moi, l'alternance est un bon compromis. En effet, sur le terrain, un jeune peut apprendre beaucoup de choses, mais il est forcément dérangé par tous les à-côtés d'un chantier, par le bruit, il est donc difficile pour lui de se concentrer.
Se retrouver régulièrement dans une école ou un centre de formation, permet de retrouver un moment de calme et d'équilibre nécessaire au bon apprentissage d'un métier.
Les bases théoriques restent tout de même primordiales, et cela dans n'importe quel métier.
Quelle est, pour vous, la méthode la plus efficace pour trouver un emploi ?
Selon moi, la méthode la plus efficace est de savoir tirer un maximum de flèches, utiliser tous ses atouts. Pour cela, il faut multiplier les actions et les contacts auprès de cabinets de recrutement, d'entreprises.
Il faut également mettre en place un dossier de recherche bien suivi, mis à jour régulièrement et posséder un CV revu grâce à des conseils de professionnels.
Pour trouver un emploi, il faut mettre en place une stratégie.
Surtout lors des premières discussions avec le futur employeur qui concerne souvent la négociation des salaires, or cette négociation devient de plus en plus difficile.
Au final, la recherche d'un emploi dépend de la pugnacité de chacun.
Le chômage vous fait-il peur ? Combien de temps au total êtes-vous resté au chômage dans votre vie professionnelle ?
Bien sûr que le chômage me fait peur, je mentirais si je disais le contraire, et je pense que ça fait peur à tout le monde. Le chômage touche de plus en plus de personnes, et pourtant, lorsque l'on est touché par ce phénomène, nous sommes facilement mis à l'écart ou dénigrés.
Il faut donc lutter pour rester dynamique et ne pas se faire piéger par cette mise sur la touche de la vie en société, il faut se battre pour continuer à assumer ses charges. Pour toutes ces raisons, j'évite d'y rester trop longtemps et les rares fois où j'ai subi des périodes de chômage plus importantes, c'était dû à un accident de la route et un accident du travail.
Avez-vous déjà eu un accident du travail ? A-t-il modifié votre façon de travailler ?
J'ai déjà été victime d'un accident du travail, lorsque je travaillais avec un apprenti.
J'avais demandé à l'apprenti de changer de place avec moi et il portait une tranche de granit, seulement, n'étant pas habitué à manipuler ce genre de tranche, il a pris peur et a tout lâché. Au final, je me suis retrouvé avec une fracture du ménisque, mais si c'était arrivé à l'apprenti, je m'en serais voulu.
Etant une personne prudente, cet accident n'a fait qu'augmenter ma vigilance, sans pour autant devenir paranoïaque en n'osant plus rien faire. Mais je pense que la prudence et l'attention sont des qualités nécessaires dans notre métier.
Avez-vous trouvé rapidement du travail, après être sorti d'école ou d'apprentissage ?
J'ai très rapidement trouvé du travail après ma deuxième formation, que j'ai réalisé auprès de l'AFPA. Je pense que c'est cette formation qui m'a permis de trouver du travail plus rapidement, car j'avais une reconnaissance professionnelle, ce qui m'a permis d'acquérir une confiance en moi et en mes compétences plus importantes et forcément cela se ressent lorsque l'on se retrouve face à un employeur.
De plus, comme j'ai repris mes études à 30 ans, je me suis retrouvé confronté à des jeunes, ce qui apporte une plus grande motivation et de la maturité vis-à-vis de notre travail.
Après 10 ans d'expérience dans l'électronique et un peu plus de 10 ans dans la marbrerie, regrettez-vous votre changement de carrière professionnelle ?
Je ne regrette pas mon ancienne activité. Pour moi, l'expérience professionnelle est aussi une expérience de rapport humain.
Et durant mes 10 années dans le domaine de l'électronique, j'ai eu de bonnes rencontres. Cependant, le monde de l'industrie, par rapport au monde du bâtiment, ne permet pas d'avoir des contacts directs avec la clientèle et c'était pour moi frustrant.
Maintenant, mon métier me permet d'avoir ces contacts et de voir le fruit de mon travail, ce qui apporte une seconde satisfaction, en plus de réaliser un projet.