Le Monde du BTP

" La formation Corps d'Etat Techniques répond aux évolutions du bâtiment "

A deux pas de l'Espagne, l'école d'ingénieur ISA BTP a été créée en 1996 à Anglet, dans les Pyrénées Atlantiques.

Hélène Carré, sa directrice, nous en dit plus sur l'évolution de la formation des jeunes ingénieurs du secteur.

Quelles formations propose ISA BTP ?

ISA BTP est une école en cinq ans, sans cycle préparatoire intégré. Elle fait partie de l'université de Pau et des Pays de l'Adour.

Chaque promotion est composée de trente étudiants mais cela va évoluer vers des promotions de cinquante d'ici deux ans. Nous avons un cursus unique jusqu'à la troisième année. Ensuite, durant les deux dernières années, les étudiants choisissent entre trois options que sont " bâtiment ", " travaux publics " et l'option nouvellement créée " corps d'état techniques ".

Notre école se différencie par le fait que des cours techniques sont dispensés dès la première année et par les sept stages prévus dans le cursus. Nos partenariats avec l'Espagne et nos cours dispensés en espagnol font aussi partie de nos spécificités.

A qui s'adressent vos formations ?

Nous intégrons, en première année, des bacheliers S et STI génie civil. Mais il est aussi possible d'accéder à l'école en troisième année après un bac +2. Nous recherchons alors des élèves issus de classes préparatoires aux grandes écoles, de DUT, de BTS. Quelques profils bac +3 venant d'universités françaises ou d'écoles d'architecture espagnoles intègrent l'école en quatrième année.

Nous avons reçu cette année 215 demandes pour les 30 places disponibles en première année. Pour l'accession en troisième année, ce sont plus de 175 dossiers que nous recevons pour 20 places.

Quelles sont les options les plus sollicitées par les étudiants et les entreprises ?

Jusqu'à cette année, deux tiers de nos élèves choisissaient l'option bâtiment contre un tiers l'option travaux publics. Et, pour ce qui est des entreprises, la demande est similairement forte dans les deux secteurs.

A la rentrée 2008, vous inaugurez une nouvelle option : Corps d'Etat Techniques, en quoi consiste-t-elle ?

L'option Corps d'Etat Techniques est une formation répondant aux évolutions dans le secteur du bâtiment, telles que la prise en compte de l'environnement et l'optimisation énergétique (isolation, chauffage.) Elle est d'autant plus utile que le bâtiment contribue tout de même à l'émission de 25 % des gaz à effet de serre. Cette option mène à deux types d'emplois.

Celui de conducteur de travaux tout corps d'état, qui consiste à organiser et contrôler le travail des différentes corporations sur un chantier. Et celui de chargé d'affaires Corps d'Etat techniques qui, lui, met en place de nouvelles installations.

Que vous apporte le LaSAGeC, Laboratoire des Sciences Appliquées au Génie Civil et Côtier ?

Tous nos enseignants-chercheurs font partie du LaSAGeC.

Ce laboratoire permet de développer de nouveaux matériaux et des outils de calcul. Il contribue aussi à faire découvrir à nos étudiants le monde de la recherche. Pour des recherches appliquées, il peut être sollicité par des entreprises, des collectivités territoriales mais aussi par EDF ou encore le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment.

L'école est très tournée vers l'Espagne, comment cela se traduit-il ?

Un stage en Espagne doit être réalisé durant les trois premières années et l'autre l'étranger durant les trois dernières. Par ailleurs, les étudiants peuvent réaliser leur troisième année à l'école polytechnique universitaire de San Sébastian dans la formation d'architecte technique.

Par contre, force est de constater que ce lien avec l'Espagne ne se traduit que difficilement par un gain en terme d'opportunités d'emploi. En Espagne, les diplômes d'ingénieurs étrangers ne sont pas encore reconnus. Il faut donc repasser des épreuves et surmonter un grand nombre d'embûches administratives pour aller s'installer de l'autre côté des Pyrénées.

En plus de l'Espagne, les étudiants de l'ISA BTP réalisent des stages et des périodes académiques dans d'autres pays. L'école a mis en place des partenariats avec, par exemple, le Dublin Institute of Technology (Irlande), l'université d'Edinburgh, l'université Inacap au Chili,...


Les étudiants suivent des chantiers-écoles, qu'y font-ils ?

Ils visitent d'abord les chantiers avec les conducteurs de travaux puis, au fil du temps, ils effectuent un vrai travail d'étude sur une problématique particulière. Lorsque c'est un chantier école, il y a même une participation proactive et systématique d'une partie de la promotion aux réunions de chantier.

Des étudiants de l'ISA BTP ont passé un mois au Togo où ils ont construit une maison du savoir au coeur d'un petit village. Parlez-nous de cette initiative.

S'ils le désirent, les étudiants peuvent développer un projet avec des entreprises sur 5 semaines ou bien un projet humanitaire collectif. S'ils choisissent l'humanitaire, il faut alors tout organiser, de la planification de la construction à la récolte des fonds, car un projet comme celui du Togo coûte dans les 80 à 90 000 euros. Cela représente un travail de plus de 18 mois.

Ce type d'action enrichit leurs compétences et qualités d'ingénieurs, notamment le fait d'être capable de travailler en équipe. Les recruteurs que l'on invite à visionner le film de l'aventure sont d'ailleurs souvent impressionnés par ce type de projet.