Paroles de salarié du BTP
" Je n'ai aucun regret d'avoir fait mes études dans le bâtiment. "
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et raconter les grandes étapes de votre vie professionnelle ?
Je suis né dans le secteur du BTP car mon père a monté son entreprise de construction en 1959.
C'est donc tout naturellement que je me suis tourné dans ce secteur.
Après mes études, j'ai commencé à travailler dans l'entreprise de mon père, même si j'ai effectué 2 stages dans d'autres entreprises, j'y revenais toujours.
Puis l'entreprise familiale à dû fermer et j'étais trop jeune pour la reprendre.
J'ai donc continué ma carrière dans une entreprise allemande où j'ai monté le réseau commercial en France.
En 1999, j'ai monté mon entreprise de construction dans le Bas-Rhin et la Moselle, puis en 2004 une officine de conseil et de conduite de travaux. Cependant, pour des raisons familiales, nous avons dû cesser notre activité et je suis rentré dans un cabinet d'architecture pendant 1 an.
Actuellement, je suis à la recherche d'un emploi en conduite de travaux.
Si une belle opportunité se présentait, vous sentez-vous capable de vous déplacer à l'international ?
Les transports en France permettent de se déplacer plus facilement, je suis mobile sur tout le pays, notamment sur Paris, Lyon et Marseille.
Cependant, pour ce qui concerne l'international, si une offre se présentait à moi, j'étudierais la question. En effet, cela dépendra de ma compagne et des enfants puisque ce n'est pas évident d'entrainer sa famille avec soi à des centaines de kilomètres.
Mais si l'offre est intéressante, j'y réfléchirais car pour moi l'apprentissage se fait à tout âge et on ne peut pas passer à côté d'une occasion de s'enrichir professionnellement.
Encourageriez-vous vos enfants à travailler dans ce secteur ?
Oui, sans hésiter.
Je n'ai aucun regret d'avoir fait mes études dans le bâtiment. D'ailleurs, mon fils à fait son apprentissage dans mon entreprise et travaille dans le secteur. Il est vrai que le bâtiment n'a pas toujours des conditions de travail très favorable à causes des conditions climatiques, en hiver, c'est donc loin d'être évident, mais en été, c'est très agréable de pouvoir profiter du beau temps tout en travaillant.
Et puis, le secteur du BTP permet de rencontrer des gens très différents. Si un jour, sur un chantier, j'ai envie de mettre une cravate ou au contraire venir en jean suivant les personnes que je dois voir, cela ne pose aucun souci.
Même si ce n'est pas toujours rose, pour rien au monde je changerais de secteur d'activité. Et même, si je n'avais pas besoin d'argent pour vivre, pour palier aux différents frais de la vie, je ferai ce métier juste pour le plaisir.
J'éprouve de la fierté lorsque je vois des maisons que j'ai construites, lorsque je vois un beau travail ou un bel ouvrage auquel j'ai participé. Se dire que même lorsque je ne serai plus là, ces bâtiments, eux, resteront, on ne peut que se sentir fier et heureux.
Sur quel chantier, ouvrage auriez-vous aimé travailler ?
J'ai eu une opportunité de travailler sur un chantier de air bus industrie, en Allemagne, et finalement, ce projet ne s'est pas concrétisé, c'est le seul regret que je peux avoir.
Sinon, je n'ai pas de remords. Je suis plus intéressé par les chantiers auxquels j'aurai l'occasion de participer, et j'espère qu'ils seront encore nombreux, plutôt que ceux que j'aurais pu faire.
Avez-vous une idée pour valoriser le secteur du BTP et faire que les futures générations y trouvent une passion ?
Le secteur de la construction est finalement peu connu, surtout auprès des jeunes générations.
Il est vrai que les enfants ont une vision à court terme et manque d'informations pour leur orientation. Il faudrait que les Chambres des Commerces et des Métiers ainsi que l'Education Nationale ait un rôle plus important afin d'informer les jeunes générations.
En effet, il faut ouvrir les voies aux jeunes et leur redonner le goût du travail manuel et leur faire prendre conscience que tout le monde n'est pas dirigeant d'entreprise ou scientifique.
De plus, il faut les informer sur les réalités en les prévenant qu'on ne peut pas monter sa propre entreprise avec seulement 500 ? de capital, que les banques ont du mal à apporter leur soutien aux jeunes entreprises.
L'information est donc pour moi primordiale pour donner envie aux futurs générations de travailler dans le secteur du BTP, qui malgré la conjoncture peu favorable du moment, est tout de même un secteur d'avenir et surtout très passionnant.
Avez-vous dû faire évoluer vos méthodes de travail ces dernières années ? Si oui, pourquoi, et de quelle manière ?
Bien sûr qu'il a fallu s'adapter.
Lorsque j'étais encore dirigeant de mon entreprise, mon plus gros changement dans nos méthodes de travail avait été de mettre en place l'annualisation du temps de travail. Ainsi, la durée du travail pouvait évoluer suivant les conditions climatiques pendant un chantier et les salariés avaient toujours le même salaire.
Lorsqu'ils avaient fait trop d'heures, on s'arrangeait pour les échanger en congés ou alors en primes.
Cependant, ce système est difficile à tenir face à la concurrence, surtout lorsque les entreprises engagent des ouvriers étrangers qui sont sur les chantiers 50h par semaine, ou lorsque que les heures supplémentaires sont payées de la main à la main. Car même si les réglementations sont de plus en plus importantes et contrôlées, il ne faut tout de même pas négliger ce côté-là du travail dans le secteur du bâtiment.
Retrouvez le CV de Patrick sur PMEBTP en cliquant ici