Conseil de notre Expert RH
Depuis une dizaine d'années, le secteur du BTP oeuvre pour améliorer la qualité de l'accueil de ses apprentis.
Comme le souligne Armel Le Compagnon, président de la Commission formation à la Fédération Française du Bâtiment, " l'accueil d'un apprenti est un véritable investissement en termes de gestion de compétences ". En effet, la réussite du jeune, mais aussi sa fidélisation, dépend beaucoup de la qualité de son accompagnement en entreprise.
Le livret d'accueil : indispensable !
En quelques pages, le livret d'accueil présente l'entreprise (activité, positionnement sur le marché, clients et partenaires, chiffre d'affaires, équipes, etc.) et donne des explications à l'apprenti sur ses missions, ses droits et ses devoirs. " C'est un outil incontournable car le jeune se fait souvent une idée approximative, voire fausse, du fonctionnement de l'entreprise ", estime Armel Le Compagnon. Il le renseigne également sur le règlement interne, notamment en matière de sécurité (vêtements obligatoires, machines et outils qu'il peut utiliser...).
Enfin, toutes informations pratico-pratiques seront les bienvenues afin de ne pas laisser l'apprenti se débrouiller seul avec des questions relatives aux transports, aux repas, ou aux aides auxquelles il peut prétendre.
Une présentation complète de l'équipe
Dans l'entreprise d'Armel le Compagnon, on invite l'apprenti à venir faire connaissance avec l'ensemble des salariés quinze jours avant le début de l'apprentissage. " Il rencontre son chef d'équipe, qui le conduit sur son futur lieu de travail pour le présenter aux autres employés ", explique-t-il.
Objectif de ces présentations : montrer à l'apprenti qu'il est attendu, et l'inciter à briser la glace rapidement avec ses futurs collègues. On peut aussi profiter de cette occasion pour régler les formalités administratives et lui fournir son équipement.
Tuteur : une mission officialisée
De nombreux employeurs considèrent encore les apprentis comme de la main-d'oeuvre bon marché. Certains jeunes se retrouvent ainsi dans des situations qui ne leur donnent pas envie de persévérer dans le métier : on les ignore, ils s'intègrent mal... on court alors vers l'échec. C'est pourquoi les partenaires sociaux ont conclu, le 13 juillet 2004, un accord visant à améliorer les compétences des maîtres d'apprentissage .
Le texte crée le titre de " maître d'apprentissage confirmé ", qui sera validé par une formation spécifique. La mise en application de ces nouvelles dispositions devrait être rendue obligatoire en 2010. Pour Armel Le Compagnon, tous les salariés de l'entreprise doivent se sentir concernés par l'intégration de l'apprenti. " C'est au chef d'entreprise de mobiliser les troupes, d'expliquer l'importance du bon déroulement de cette expérience, et de leur donner envie de lui transmettre leur savoir ", insiste-t-il.
Un suivi efficace
Le rôle du tuteur est d'évaluer la qualité du travail de l'apprenti, sa façon d'être, son intégration dans l'équipe et l'évolution de ses compétences. C'est lui qui organise ses activités, le guide dans l'exécution de son travail, et l'aide à peaufiner son projet professionnel. Pour ce faire, des entretiens réguliers sont nécessaires, à raison d'une rencontre par trimestre au minimum - une par mois dans l'idéal. Pour Armel Le Compagnon, ces entretiens doivent aussi permettre d'établir un lien privilégié avec l'apprenti, qui n'est pas un salarié comme les autres : " il faut avant tout savoir l'écouter. Ce n'est pas évident de concilier travail et études...
Il faut être proche de lui, lui parler de façon informelle pour qu'il se confie ", conseille-t-il. Enfin, plusieurs rencontres avec l'organisme de formation seront planifiées pour dresser des bilans réguliers avec l'équipe éducative.