Conseil de notre Expert RH
Sur un marché de l'emploi de plus en plus tendu, les employeurs du BTP doivent sortir le grand jeu pour attirer les jeunes.
Quels arguments faire valoir pour séduire ces nouvelles générations ?
Pour les convaincre, il faut les connaître...
La génération appelée " Y ", née après les années 80, bouscule les habitudes des recruteurs et des managers. Indépendants et impatients, ces jeunes cherchent avant tout un milieu de travail stimulant dans lequel ils pourront s'accomplir, se former et évoluer. Ils affectionnent particulièrement le travail en équipe et les horaires souples. Très à l'aise avec les nouvelles technologies, ils sont aussi ouverts sur le monde et le multiculturalisme. En revanche, ils respectent peu la hiérarchie et n'hésitent pas à changer souvent d'employeur.
Parlez à leurs envies
A l'image du viaduc de Millau ou des tours de la Défense, les innovations et infrastructures spectaculaires peuvent séduire les jeunes candidats en quête de modernité. Sans oublier les questions liées à l'environnement et au développement durable qui sont de plus en plus porteuses. " S'ils ne sont pas forcément sensibles aux problématiques environnementales en elles-mêmes, en revanche ils ont bien conscience que les énergies renouvelables, par exemple, vont générer de nombreux chantiers et donc des emplois ", précise Thierry Kopacki, directeur du CFA des métiers du bâtiment Pierre Paul Riquet, à Toulouse.
Faites valoir les opportunités d'évolution
S'il est un secteur où l'évolution est monnaie courante, c'est bien le BTP. Laissez entrevoir les opportunités de progression de carrière dès le départ. Vos arguments ? Commencer par un métier manuel et accéder à des fonctions d'encadrement, c'est possible. Etre son propre patron, aussi. Création ou reprise d'entreprise motivent beaucoup de candidats. Enfin, mettez en avant les nombreuses possibilités de formation continue.
Des salaires peu attractifs... une fausse image à corriger
Depuis 2005, les salaires ont été revalorisés. Un apprenti du BTP gagne davantage que dans les autres secteurs. " Un jeune de 16-17 ans gagne 40 % du Smic net, contre 25 % brut dans les autres secteurs ", souligne Thierry Kopacki. Vous le savez, mais pas les candidats ! Bien que les salaires soient plus attractifs, beaucoup ont encore l'image de métiers manuels sous-payés pour des conditions de travail difficiles. N'oubliez pas non plus de mentionner les autres avantages. Premier équipement, permis de conduire, achat d'un véhicule, mutuelle... de nombreuses aides sont mises en place par les régions ou des organismes comme PRO BTP, autant le mettre en valeur.
Communiquez !
Il faut communiquer, que ce soit sur les métiers, les salaires, les avantages sociaux, la formation en apprentissage... " Une fois qu'un jeune a poussé notre porte, c'est gagné, illustre Thierry Kopacki. Nous avons tous les arguments pour le convaincre. Mais encore faut-il qu'il vienne. Il faut coordonner les nombreuses actions de communication. "
L'alternance, une belle carte à jouer
Apprentissage ou contrat pro, l'alternance est en progression constante. Apprendre un métier tout en étant rémunéré, voilà un argument de taille. " Bien souvent, les élèves que nous recevons se sont d'abord intéressés à l'apprentissage en tant que mode de formation, précise Thierry Kopacki. Ils veulent travailler, être en activité sur le terrain, le BTP s'impose ensuite, mais au départ c'est l'alternance qui les attire. " Selon lui, les campagnes de communication sur l'apprentissage sont d'ailleurs plus efficaces que celles proprement axées sur le BTP.