Paroles de Recruteur
" Il n'y a pas de réussite économique sans réussite humaine "
Le groupe Vinci, c'est plus de 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires et près de 160 000 salariés dans le monde, dont 90 000 en France. VINCI est composé de 4 pôles : VINCI Concessions, VINCI Energies, Eurovia et VINCI Construction. Parmi ces 4 métiers, la branche construction recense 34 000 employés en France. 55% sont des ouvriers et des compagnons, 45% des ETAM et des cadres.
Quelles sont les spécificités du groupe Vinci ?
En termes de chiffres, c'est un groupe qui est en croissance constante : +15% entre 2006 et 2007, +25% pour la construction seulement. Nous avons aussi embauché 12 000 personnes en CDI courant 2007.
Cependant, la meilleure illustration de ce qui nous distingue ne réside pas dans les chiffres, mais dans le manifeste de notre Directeur Général. A ses yeux, il n'y a pas de réussite économique sans réussite humaine. C'est pourquoi il a pris soin de mettre par écrit 5 engagements : créer des emplois durables, et c'est ce que nous avons fait en 2007 et continuerons de faire en 2008, proposer une formation à chacun, promouvoir la diversité et l'égalité des chances, favoriser l'actionnariat salarié, et encourager à mener des actions citoyennes.
Vinci compte-t-il de nombreux salariés actionnaires ?
On dénombre 85 300 salariés actionnaires du groupe dans le monde. Ils représentent 8% du capital. Nous avons notamment mis en place un système d'abondement, c'est-a-dire un système qui permet à l'entreprise d'abonder les placements. Par exemple, pour un premier placement de 1 000 euros, l'entreprise ajoute 1 000 euros supplémentaires.
Il est normal d'associer les salariés aux résultats et de leur faire partager les fruits de la croissance. En 2007, nous avons distribué 160 millions d'euros au titre du partage de la croissance.
Cela fait partie de votre politique de fidélisation ?
Tout-à-fait. Au même titre que les accords d'intéressement, et de participation. De nos jours, il n'est pas seulement difficile de recruter, il faut aussi savoir garder ses employés. Pour le dire de façon claire, nous devons faire en sorte que nos collaborateurs soient contents de venir travailler, qu'ils se sentent bien dans leur environnement professionnel.
Et qu'ils se sentent impliqués ?
Oui, c'est la raison pour laquelle nos valeurs sont résolument tournées vers l'autonomie et la responsabilisation de l'individu. Pour nous, l'homme est au centre des organisations, et le capitalisme tel que nous l'envisageons est un capitalisme humaniste.
Pour en revenir à nos 5 engagements, et notamment au dernier, il encourage l'esprit d'initiative. Chaque salarié peut soumettre un projet d'action citoyenne, et devenir parrain de projet. Il peut par exemple s'investir dans du bénévolat de compétences au sein d'une association, ou appuyer une demande de subvention pour des locaux...
Depuis 2002, plus de 500 projets ont été menés à bien, la majorité liée à l'emploi. Et durant l'année 2007, plus de 2 millions d'euros ont été attribués pour mettre en oeuvre les bonnes idées des uns et des autres.
Est-il facile pour un grand groupe de véhiculer ses valeurs ?
Oui et non. C'est facile parce que beaucoup de gens se reconnaissent dans ces valeurs, et y souscrivent pleinement. Mais ce n'est pas si simple non plus, car notre organisation est très décentralisée. De ce fait, rien n'est uniforme... et tant mieux d'ailleurs !
Pourquoi ?
Parce que privilégier l'autonomie, c'est opter pour le management de proximité. Travailler pour un grand groupe, cela peut s'avérer sécurisant, notamment en termes de rémunération, d'accès à la formation, de conditions de travail, etc. Mais on peut se sentir " noyé dans la masse ", ce qui n'est pas le cas lorsqu'on évolue dans une organisation décentralisée.
Le groupe Vinci, c'est 2 500 sociétés, qui fonctionnent comme 2 500 PME comptant chacune 5 à 1 000 personnes. Quand on intègre le groupe, on intègre une société à taille humaine.
Quelle est votre politique de recrutement ?
Pendant presque dix ans, nous n'avons pas recruté. Aujourd'hui nos carnets de commandes correspondent à un an d'affaires. Depuis trois ou quatre ans, l'action des ressources humaines est focalisée sur le recrutement et l'intégration. Dans un contexte de pénurie, c'est devenu un véritable enjeu business.
Recrutement direct, agences et cabinets de recrutement, annonces, jobboards,... tous les canaux sont exploités. Nous diversifions nos sources au maximum. Nous avons créé l'an dernier une " Ecole de la réhabilitation ".
La première promotion a accueilli 12 jeunes, de niveau Bac+2 à +5, et les a formés, en alternance, aux métiers de la réhabilitation. L'an dernier encore, nous avons mis en place un GEIQ, ou Groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification. 70 contrats en alternance ont été signés à ce jour.
La formation est-elle l'une des solutions aux problématiques de recrutement du secteur ?
Aujourd'hui, il est difficile de trouver des personnes expérimentées. Les jeunes n'ont pas le savoir-faire nécessaire, il faut donc les former. D'autre part, dans notre secteur, l'expression " ascenseur social " a une vraie signification.
S'ils sont capables et motivés, ils progresseront.
En 5 ans, nous avons doublé l'investissement formation. Nous proposons entre autres des parcours de formation de 18 mois aux jeunes diplômés, des formations " évolution " pour accéder à des responsabilités d'encadrement (responsable de chantier, chef d'équipe, etc.), de nombreuses formations à la sécurité également (elles représentent 30% du total des heures de formation), etc. Nous avons beaucoup développé nos centres de formation internes. On en compte une dizaine en France. Les formateurs sont soit des intervenants extérieurs, soit des collaborateurs du groupe. La transmission des savoirs par les " anciens " du groupe est une pratique à laquelle nous tenons beaucoup.
Quels sont vos projets à venir ?
Ils sont nombreux ! Nous allons notamment ouvrir de nouveaux centres de formation, mais aussi mettre en place une véritable politique d'européanisation et d'internationalisation du recrutement.
Je n'en dis pas plus, ce projet est en cours d'élaboration...