Paroles de Recruteur
" CARI ou l'entreprise qui investit sur ses salariés "
Semaine d'intégration, parcours initiatique, système d'accompagnement par un tuteur... Cari place les ressources humaines au coeur de sa stratégie de développement.
Entreprise française de 2 400 salariés, réalisant en 2007 un chiffre d'affaires de 437 millions d'euros, Cari est devenue en quatre ans un acteur incontournable et un employeur reconnu pour ses valeurs humaines.
Nathalie Malan-Manigne, DRH de l'entreprise, nous en dit plus sur les raisons du succès de Cari.
Quelles sont les valeurs fondamentales de votre entreprise ?
Cari repose sur la Confiance, l'Ambition, le Respect et l'Innovation. Toute notre stratégie est développée autour de ces valeurs qui sont sources de garantie professionnelle pour les clients et synonymes d'épanouissement pour nos salariés.
Ces valeurs vous aident-elles à vous démarquer de vos concurrents ?
Oui, vraiment. Cari travaille beaucoup sur son " attractivité " auprès des candidats en vendant ces valeurs. On se rend compte que les jeunes y sont très sensibles. Ils choisissent de rejoindre Cari en partie pour cette dimension humaine qu'ils ne retrouvent pas toujours ailleurs où c'est davantage codifié.
Quel est votre plan de recrutement pour 2008 ?
Après avoir embauché 900 personnes en 2006 et 650 l'année dernière, nous envisageons de recruter 500 salariés en 2008 : 300 ouvriers et 200 cadres ETAM. Ces recrutements se font directement dans les directions régionales qui créent aussi leurs propres réseaux avec les acteurs locaux. En termes de ressources humaines, le rôle du siège est de mener des actions nationales de visibilité, de définir la politique et les objectifs et d'en accompagner la mise en oeuvre.
Comment parvenez-vous à fidéliser les salariés ?
La formation joue un rôle très important car elle permet de faire évoluer nos salariés, de limiter le turn-over et ainsi de résoudre en partie la pénurie de main-d'oeuvre.
Nous y consacrons deux millions d'euros, soit 3 % de notre masse salariale. Des formations théoriques et pratiques sont ainsi proposées pour combler les lacunes de certains salariés, mais aussi pour former des profils prometteurs à de nouveaux métiers.
Un autre point important sur lequel nous avons beaucoup travaillé est l'intégration des salariés. Nous avons mis en place un parcours d'intégration d'un an pour les hommes de chantier, avec l'affectation d'un référent, et pour le personnel d'encadrement nous offrons une semaine de formation à nos différents process et outils.
Pouvez-vous nous parler de votre programme Cari jeunes ?
Cari jeunes signifie " jeunes dans le métier ". Alors qu'à l'origine, ce programme accueillait uniquement des jeunes souvent pris en charge par les missions locales, aujourd'hui il s'adresse à des personnes de tout âge.
Notre objectif est de leur offrir un métier et de les faire évoluer en interne. Ainsi, nous les recrutons en CDI (dans 80 % des cas) et nous leur proposons une formation d'un an qui allie théorie et pratique. La théorie se déroule dans nos écoles de formation et la pratique sur les chantiers avec un tuteur qui travaille en binôme avec le jeune pendant environ un an. A l'issue de cette période, le jeune est normalement autonome. Les tuteurs sont intégrés au processus de recrutement et sont intéressés financièrement à la réussite du jeune.
Cari s'intéresse aux femmes(*) : comment vous est venue cette idée ?
De plusieurs constats. Tout d'abord, d'autres secteurs avaient déjà joué la carte de la féminisation, pourquoi pas le BTP ? Ensuite, 50 % des demandeurs d'emploi sont des femmes, alors en temps de pénurie de main-d'oeuvre, pourquoi ne pas s'orienter vers ce public ? Et puis, cette idée reposait aussi sur la conviction que la présence des femmes dans le BTP pouvait produire des effets bénéfiques sur l'organisation, la performance, la sécurité ou encore sur l'ambiance des chantiers. Notre action s'inscrit dans la durée, il ne s'agit en aucun cas d'un coup de pub !
Quel accueil les femmes vous ont-elles réservé ?
Je tiens tout d'abord à préciser que les femmes étaient déjà présentes dans le BTP, mais pas à des postes d'ouvriers : c'est là que réside la nouveauté. Les femmes qui ont rejoint Cari pour former des équipes de chantier mixtes sont heureuses de leur choix. Plusieurs d'entre elles envisageaient de travailler dans le BTP, mais n'osaient pas franchir le pas. Cari leur a ouvert les portes, mais l'entreprise a dû au préalable convaincre les partenaires de l'emploi et être attentive aux craintes et aux doutes de certains hommes.
Y a-t-il un profil type de la femme de chantier ?
Non, pas vraiment. Certaines femmes ont choisi le BTP, ne souhaitant pas travailler dans un bureau avec une ambiance de filles, d'autres connaissaient bien le secteur car un père, un frère ou un oncle y travaillait déjà. On voit aussi des femmes seules, ayant des responsabilités à assumer, qui ont choisi cette profession car le BTP représente un formidable ascenseur social.
(*) Depuis 2004, Cari fait la promotion de la mixité au travers de son programme " Féminisation sur chantier ". En 2007, la Fédération Nationale des Travaux Publics a décerné à Cari le Trophée Ambitions : belle reconnaissance pour cet employeur qui a recruté, en à peine deux ans, plus de 95 femmes.