Paroles de Recruteur
" Nous devons communiquer haut et fort ! "
Télévision, radio, affichage, Internet... la Fédération Française du Bâtiment a lancé depuis le 17 février sa campagne nationale " Le bâtiment, 1 200 000 passionnés ".
Une opération d'une ampleur inédite depuis plus de quinze ans. Georges Rigaud, vice-président de la Fédération Française du Bâtiment délégué à la communication, nous éclaire sur la genèse du projet.
Quels sont les objectifs de cette campagne ?
Nous en avons trois : susciter les vocations, valoriser le secteur et lutter contre le travail au noir. Il s'agit donc de promouvoir l'image des métiers, des salariés, des entrepreneurs et des artisans du bâtiment. Nous souhaitons toucher un public très large, et particulièrement les jeunes de 15 à 24 ans, les femmes et les catégories socioprofessionnelles supérieures considérées comme des leaders d'opinion.
Comment avez-vous impliqué les acteurs du secteur ?
Nous avons mobilisé l'ensemble du réseau pour identifier les thèmes de la campagne. Artisans du conseil de l'artisanat, jeunes dirigeants du bâtiment, groupe de femmes du bâtiment, Unions et Syndicats de métiers se sont réunis pour faire émerger les sujets qui leur semblaient prioritaires. Nous en avons ainsi recueilli plus de 270 qui, en les regroupant, on fait émerger 10 thématiques centrales dont l'écologie, bâtir au féminin, l'évolution professionnelle, la possibilité d'entreprendre ou encore l'esprit d'équipe.
Les protagonistes des spots sont-ils des comédiens ?
Non, ce sont d'authentiques professionnels du bâtiment !
Nous souhaitions nous appuyer sur des histoires vraies pour donner vie aux thématiques. Nous avons demandé aux fédérations locales et unions de métiers de nous proposer des personnes acceptant de témoigner de leur parcours et de leur métier pour illustrer nos messages. L'agence Capa a ensuite fait un travail de reporter pour capter en image le quotidien de chacun de ces professionnels. L'esthétique visuelle, particulièrement soignée, se rapproche plus du documentaire que du spot publicitaire. Nous nous démarquons ainsi en misant sur le réalisme. Cette campagne a nécessité en tout un an de travail.
Pourquoi une campagne nationale en 2008 ?
Parce que nous devons communiquer haut et fort ! Le secteur est toujours en pleine croissance et l'activité promet d'être encore soutenue dans les prochaines années : outre les besoins entraînés par le Grenelle de l'environnement, 500 000 logements seront à construire chaque année. Le bâtiment aura ainsi besoin de 120 000 personnes sur les dix ans à venir, tout en faisant face à de nombreux départs à la retraite. La pénurie de main d'oeuvre ne va pas aller en s'améliorant...
Depuis huit ans, nous nous adressions au grand public via des opérations de proximité pour faire découvrir les chantiers sur le terrain (" Un jeune, un jour, une entreprise ", " Les coulisses du bâtiment "...). Autant de pierres à l'édifice qui ont permis de remplir nos CFA : nos centres de formation sont maintenant pleins, le nombre d'apprentis a crû de 16 % depuis 2003. Pour autant, nous constatons toujours un décalage entre la réalité de nos métiers et la représentation que le grand public s'en fait. Aujourd'hui, nous devons renforcer notre communication de terrain par une action nationale pour faire largement tomber ces préjugés. Bien sûr, les actions de proximité perdureront en parallèle.
Comment se déclinent les messages localement ?
Nous avons mis à disposition des fédérations départementales et régionales des outils pour relayer la campagne : logo " Le bâtiment, 1 200 000 passionnés ", affiches et autocollants envoyés aux 57 000 adhérents de la FFB, site Internet... Une insertion publicitaire a également été prévue pour que chacune des fédérations puisse décliner le message dans les quotidiens locaux, avec un message du type " Le bâtiment, 1 200 000 passionnés, dont 27 385 dans le Lot ".
Par ailleurs, plusieurs régions ont innové avec des actions locales originales. Dans le Limousin, la campagne a été lancée en avant-première du film de Cédric Klapisch, " Paris ". Dans la Loire-Atlantique, les spots ont été présentés lors des matchs au stade de La Beaujoire à Nantes et en Savoie, des jeux-concours ainsi qu'une journée évènement ont été proposés aux jeunes.