Paroles de Recruteur
Le Groupe Colas, leader mondial de la construction de routes et de leur entretien, est implanté dans une quarantaine de pays sur les cinq continents. Présent dans tous les métiers liés à la route et à toutes formes d'infrastructures de transport, d'aménagements urbains et de loisirs, le groupe compte 65 000 collaborateurs à travers le monde, dont 34 500 en France.
Valérie Batton, chef du service recrutement au sein du Groupe Colas, est plus particulièrement en charge du recrutement des cadres, dont 80% sont ingénieurs, 18% cadres gestion, et 2% cadres commerciaux.
Quelles sont les spécificités du Groupe Colas en termes de ressources humaines ?
Notre groupe a une organisation extrêmement décentralisée, c'est une caractéristique essentielle. Il est composé de plus de 800 centres de profits en France, et 400 à l'étranger. Les personnes que nous recrutons se retrouvent ainsi dans de petites structures de type PME. Elles bénéficient d'une part d'un environnement convivial d'une petite entité, et d'autre part de l'assistance, en termes de méthodes et de moyens, d'un grand groupe.
Quel est votre plan de recrutement pour 2008 ?
Nous comptons recruter 4 500 personnes, dont 500 cadres. L'an dernier, nous avons embauché le même nombre de cadres, 1 200 ETAM (Employés Techniciens et Agents de Maîtrise), et 3 000 compagnons.
Comment optimisez-vous votre politique de recrutement ?
Le recrutement, c'est d'abord de l'anticipation ! C'est pourquoi nous recevons beaucoup de stagiaires. C'est l'occasion pour eux de découvrir l'entreprise, et pour nous d'apprécier leur potentiel. Nous en avons accueilli 2 050 en 2007 en France, du niveau CAP au niveau Bac+5. Bien sûr, le secteur recrute énormément. La concurrence est forte car les entreprises ont besoin de plus de collaborateurs, mais les écoles, elles, n'en forment pas forcément davantage ! Résultat, c'est à nous de nous différencier, de mettre en valeur nos atouts, comme nos opportunités de travail à l'international, la solidité financière du Groupe et sa forte notoriété.
La personnalité des candidats est-elle un élément important ?
Très important, elle pèse largement plus de 50% dans la décision d'embauche. Car nos métiers sont des métiers de " terrain ". Il ne faut pas avoir peur d'aller au contact des autres. Détenir un diplôme, c'est une chose. Mais quand surgit un imprévu d'ordre technique, organisationnel, commercial..., c'est là que la dimension humaine intervient. Lors des entretiens, j'essaie de déceler ce sens relationnel, mais également ce dans quoi le candidat s'épanouit. Chez Colas, les ingénieurs d'exploitation sont généralistes et ils doivent être polyvalents.
Pouvez-vous nous parler de votre politique de formation ?
A nos yeux, les ressources humaines sont l'aspect le plus important de notre métier. On ne peut pas tout mécaniser, ou robotiser ! Les hommes resteront toujours au coeur de notre activité, c'est pourquoi nous investissons beaucoup dans la formation qui représente plus de 4% de la masse salariale, bien au-delà de l'obligation légale. Nous recrutons essentiellement des jeunes, et ce à tous les niveaux, et nous investissons sur eux en formation professionnelle. L'âge moyen chez Colas est de 40 ans, l'ancienneté moyenne de 20 ans. 65% des cadres recrutés sont en outre des débutants.
Pour vous donner un exemple, la prise de fonction de conducteur de travaux ne se fait qu'après une période de formation sur chantier d'une durée de 12 à 18 mois, suivie d'un séminaire de 4 semaines à l'Université Colas. Animé par l'Ecole nationale des ponts et chaussées, il permet d'étudier la réalisation d'un important chantier. C'est un cas d'entreprise que les stagiaires décortiquent en somme. Cela leur permet de balayer tous les aspects du métier : technique, commercial, juridique, humain...
Comment s'articule la promotion interne ?
Nous accordons beaucoup d'importance à l'expérience acquise en interne Aussi, nous mettons en avant un point essentiel, celui de la mobilité géographique, source d'acquisition de nouvelles expériences personnelles et professionnelles. Tout est affaire de choix personnel, car le collaborateur peut très bien souhaiter rester au même endroit pendant des années. Mais cela signifiera certainement une évolution professionnelle plus lente. Si on n'est pas mobile à 25 ans, on le sera moins facilement à 45 ! Nous incitons donc nos nouvelles recrues à la mobilité, car c'est de cette façon qu'on découvre, qu'on apprend... Et c'est par la suite qu'on se stabilise.
Aujourd'hui cependant, la problématique de l'environnement familial se pose avec beaucoup plus d'acuité qu'auparavant. Il y a 20 ou 30 ans, on se posait moins de questions lorsqu'il fallait partir. Les employeurs doivent composer avec ce nouvel état de fait.