L'Etancheiste :
Une spécialité rare et pourtant indispensable
Les métiers de l'étanchéité remontent à l'antiquité, où l'on utilisait le goudron.
L'Etanchéiste ou
Etancheur est un ouvrier spécialisé aux compétences trés diverses. Il met en oeuvre les revêtements d'étanchéité sur les toitures terrasses, les couvertures industrielles, les bardages industriels avec isolation, les revêtements de sols en asphalte, les travaux annexes de l'étanchéité (zinc, plomb, bardeaux bitumés).
Ce métier se distingue des activités de
couvreur-zingueur ou d'
ardoisier par bien des aspects... pas toujours très plaisants. La saleté et l'odeur sont, en effet, des caractéristiques qu'il faut apprendre à surmonter dès le début.
Ce métier présente certains risques qu'il faut prendre en compte :
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La chaleur extrême : la température dans un fondoir se situe entre 130 ° et 200 °. Une erreur de jugement entraîne une brulure au troisième degré. En cas de mauvaise manipulation, un incendie ou une explosion peuvent survenir. L'utilisation du chalumeau doit être faite avec une prudence extrême, notamment vis à vis de matières inflammables dans la zone de travail (emballages) mais aussi tout simplement de la bonbonne de gaz. Des précautions anti incendie du type présence d'extincteurs doivent être mises en oeuvre.
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Les matériaux utilisés : L'utilisation et la manipulation du bitume en fusion peut provoquer des irritations aux zones exposées et des troubles respiratoires. Lorsqu'on enlève l'ancienne etancheité, des vapeurs et des particules peuvent être émises. Prévoir donc le matériel en conséquence.
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Le travail en hauteur : L'étanchéité, appliquée sur les toits, implique une vigilance continuel de l'étancheur qui doit veiller à ne pas faire de chutes graves.
Le salaire de l'étancheur varie selon son degré de compétence. Dans les petites entreprises, le patron travaille sur le chantier avec les ouvriers. Depuis
1986, l'accès à la profession d'étancheur est protégé : le candidat indépendant doit désormais prouver des connaissances techniques et professionnelles.
Les entreprises spécialisées dans l'étancheité regroupent surtout des
PME employant moins de cinq personnes. Même si pour l'instant beaucoup de sociétés attendent de voir comment se présente l'avenir avant d'engager du personnel, l'ouvrier qualifié n'a pas trop de difficulté à se faire embaucher.
Les qualités requises :
- L'étancheur est doté d'une
solide condition physique. Le métier est très dur physiquement : un rouleau d'isolant pèse près de quarante kilos. Il doit donc soulever de lourdes charges, endurer des températures élevées et travailler dans des positions pas toujours confortables. On lui demande entre autres de marcher à reculons dans une position courbée et souvent tordue.
- Une bonne connaissance de son métier et de son évolution : Le métier est très technique et la technologie évolue tous les jours ; les produits fixés à l'élaboration du cahier des charges sont en général ceux à la pointe de la technologie.
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La méthodologie et l'expérience : il s'agit de recouvrir des surfaces avec le moins de matériaux (en général coûteux) possible.
- La conscience du
danger du métier.
Méthodologie :
Lorsqu'il arrive sur un toit, l'étancheur commence par nettoyer la surface à traiter, l'ancien revêtement est découpé et raclé. S'il a plu, il éponge la moindre goutte d'eau. Cette tâche accomplie, il applique les diverses couches composant la toiture: le
revêtement d'étanchéité (du bitume avec ou sans additif, ou les matières synthétiques telles que les polymères et les élastomères),
l'isolation thermique (laine de roche, laine de verre, mousses synthétiques, matériaux composites...) et le
pare-vapeur. Ce dernier évite la
condensation d'humidité à l'intérieur de la structure. Une membrane sépare chaque élément afin qu'aucune réaction chimique ne survienne. Selon leur nature et leur fonction, ces couches sont collées au bitume chaud ou à froid avec une colle synthétique, soudées au chalumeau ou à l'air chaud, ou encore fixée mécaniquement. Il s'agit de prêter une attention particulière aux joints délimitant les parapets et les cheminées.
On trouve ainsi les revêtements dits d'
étanchéité ou d'
imperméabilisation.
Les techniques utilisées (étanchéité avec armatures, imperméabilisation renforcée) sont, le plus souvent, appliquées à titre
curatif, c'est-à-dire après l'apparition des fissures et selon l'ouverture de celles-ci.
Pour les
ouvrages hydrauliques, destinés à retenir l'eau (barrages, canaux, bassins réservoirs ... ) ou à s'opposer à son passage à travers les parois (eau extérieure d'une nappe phréatique par rapport à un ouvrage enterré, par exemple), l'étanchéité est généralement obtenue par une structure relativement étanche, complétée par un revêtement d'imperméabilisation, ou par une structure courante, comme dans le cas des toitures-terrasses, mais calculée pour résister à la pression de l'eau et revêtue d'une membrane ou revêtement d'étanchéité placé sur le support du côté du liquide agissant.
Pour les ouvrages de
génie civil et plus particulièrement pour les ouvrages d'art, différentes techniques basées sur les principes précédents sont utilisables, mais c'est généralement la structure proprement dite qui est étanche, complétée par un revêtement d'étanchéité adapté à l'utilisation, de l'ouvrage.
Formation :
Il existe peu de centres de formation en étanchéité. Et c'est bien dommage, car ils sont fortement demandés sur le marché du travail de la construction. Par conséquent la formation est gratuite, voire rémunérée.